Comment se porte ta solitude?
La solitude apprivoisée
Comment se porte votre relation à la solitude? Êtes-vous bien avec vous-mêmes? Vous vous sentiriez mieux avec plus d'amis, un amoureux etc? Sentez-vous un vide dans votre vie? Ou au contraire, vous avez tendance à avoir trop de social ou d'être inséparable de votre partenaire de vie par peur d'être seule? Vous savez en dedans que vous fuyez le vide en vous occupant trop?
Ou au contraire, êtes-vous une personne île? Êtes-vous à l'aise d'être seul si bien que votre entourage se demande parfois si vous êtes encore vivant? Avez-vous eu des vies de moines et de nonnes dans votre bagage? Vous êtes vous incrusté dans votre grotte sans même vous en être rendu compte?
Le besoin de se coller est programmé
Il se pourrait que la situation actuelle exacerbe drôlement votre rapport à la solitude. Je suis sortie à l'épicerie pour la première fois depuis 10 jours tout à l'heure et étant une personne affectueuse j'ai faillis sauter sur la caissière pour lui faire un beau câlin. (article écrit 1 mois après le début du confinement 11 avril 2020) Blague à part, cela m'a fait réaliser que je suis dans la gratitude d'avoir ma belle famille autour de moi et je m'imagine comment cela doit être difficile pour certaines personnes de ne pas avoir touché un "corps chaud" autre que le leur depuis des semaine. Bien que nous pourrions aimer la solitude, notre nature de mammifère, notre corps, notre système nerveux et endocrinien et des millions d'années d'évolution font que nous sommes fondamentalement des être sociaux et grégaires. Ce qui veut dire qu'un besoin fondamental en ce moment est non répondu pour beaucoup de gens. De là l'importance de porter une réflexion plus soutenue sur ce qu'est la solitude et notre relation à celle-ci.
Solitude ou isolement?
Parfois la solitude goûte bon, d'autre fois moins bon voire devient toxique. Une solitude obligé par les circonstance externes ou internes et qui perdure peut devenir éventuellement un isolement. Parfois cet isolement est concret et se traduit par une carence de contact et soutien social. D'autre fois l'isolement se vit de l'intérieur de sorte que même entourée une personne sera incapable de connecter avec ceux qui l'entourent de façon a nourrir la partie d'elle qui est affamée. Se sentir seule quand on est bien entourée peut aussi amener à vivre une profonde douleur. Et parfois à force d’être seule certaines personnes ne se rendent plus compte du déficit qui est en train de se créer en elles.
Selon moi l'isolement est un type de famine émotionnelle, spirituelle et corporelle (les sens qui sont sollicité en présence de quelqu’un). Cela fait aussi mal qu'être assoiffée ou affamée mais émotionnellement, spirituellement et corporellement. Pour en savoir plus sur nos besoins corporels je vous invite à lire cet article Le pouvoir du câlin. L'isolement va bien au delà de la solitude et elle peut conduire à des états dépressifs et des difficultés émotionnelles importantes. Si vous en souffrez, trouvez des moyens concrets et tout de suite de le dissoudre et créer des nouvelles possibilités pour vous-mêmes. Comment? Avec votre téléphone, dans des groupes en ligne, en connaissant mieux les éléments qui vous y ont conduit, prenez-soin de vous et tendez une main, votre santé en dépend! Je vous invite à lire mon article sur les Pôles de la santé pour en savoir plus long.
L'isolement est une maladie invisible
Nous avons tendance à prendre les maladies physiques au sérieux et c'est important en effet. Toutefois la santé émotionnelle l'est tout autant et il existe un échange corps esprit qui affecte soit négativement, soit positivement l'un et l'autre. Je me dis parfois que plus de gens "meurent de solitude ou de se sentir oublié" (au sens figuré du terme) en ce moment que l'on pense. Pour avoir œuvré auprès des personnes de tous milieux, de tous les âges qui sont peut-être dans une situation d'isolement en ce moment, j’y suis sensible. Toutes nos société ont été construite les uns contre les autres, main dans la main dans nos familles, nos communautés, nos nations.
Vivre dans des cellules indépendantes n'est pas écrit dans notre ADN, je ne vous apprends rien. Les études le démontrent, les hommes mariés vivent plus longtemps, les enfants touchés sont plus intelligents, les bébés qui ne reçoivent pas d'affection se laissent mourir contrairement à ceux qui ont reçu de l'affection mais peu de nourriture. Ces recherches nous disent que les liens sociaux bienveillants ont un impact direct sur notre qualité de vie et notre santé. En ce moment, il est temps de sortir toute notre créativité afin de continuer à nourrir tant bien que mal à travers les moyens dont nous disposons ce besoin fondamental qu'est d'être "ensemble".
La solitude aussi est un besoin
L'être humain est très créatif en terme d’idées pour ne pas sentir la solitude que nous avons tous expérimenté un moment ou l'autre de notre vie. Il se trouve que en cette période de confinement et malgré notre créativité et les moyens technologiques, nous pourrions être moins efficace à ne pas sentir la solitude que nous portons en nous et que celle-ci pèse un peu plus lourd que d'habitude.
Il y a la solitude consentie, celle qui ressource, qui fait du bien, qui nous permet de remplir notre réservoir. Le silence/sommeil relationnel nécessaire pour retourner épanouie dans notre sphère relationnelle ou sociale. Il y a les introverties, les extraverties et tout entre les deux. Chaque personne est différente et ses besoins uniques. Certains voient cette pandémie comme un moment où ils pourront enfin se retirer et se ressourcer et d'autres comme un torture affective et sociale. Et vous? Quels aspects sont les plus difficiles en ce moment?
S'apprivoiser
Faire face à soi-même dans tout ce que nous sommes et portons comme positif et négatif est un geste d'apprivoisement graduel et courageux que nous sommes toutes appelées à faire à un moment donné ou un autre. Parfois consciemment, parfois "obligées" par les circonstances de la vie. En ce moment, la planète ou presque a été envoyé dans "sa chambre" réfléchir. Courage ou non, nous devons y faire face et ce n'est pas toujours évident.
Il y a des passage, des ponts transitionnel de vie où il n'y a plus que d'espace pour seulement nous. Bien que nous soyons ou non entourée et soutenue, personne ne peut vivre nos épreuves à notre place et solutionner à tous les plans nos défis de vie. C'est dans ces moments profonds où nous sommes appelées à aller encore plus loin en soi mais aussi revisiter les croyances que nous avons qui nous figent dans notre besoin de se faire soutenir et d’être entourée. Ne sous-estimez jamais le pouvoir de se joindre à un groupe soutenant et bienveillant pour mieux vivre votre solitude.
Faire face à l'inconnu
En fait, pour la plupart, nous nous connaissons encore peu, si bien que quand nous nous arrêtons un peu plus pour mieux nous investiguer nous faisons parfois face à des parties de nous inconnues qui portent en elles toute une histoire qui n'est pas encore racontée. Ça peut faire peur de toucher à ce qui monte parfois et on peut choisit de fuir dans toutes sortes de choses.
En ce moment, c'est le temps d'ouvrir votre porte et d'accueillir à votre table toutes les parties de vous. Toutes sortes d'émotions, d'états physiques et de créativité peuvent vous traverser. La solitude et les moments d'arrêt permettent à ces parties de se manifester davantage, de là la difficulté que l’on a parfois à rester seule. Parties ordinairement anesthésiées par le brouhaha de la vie quotidienne. Un pas à la fois afin de mieux se connaître et faire un avec soi-même.
Un cadeau
Être seule peut être un grand cadeau. Cela oblige à une certaine intériorisation, à un approfondissement et à une meilleure connaissance de soi. Ceci dit, il n'est pas nécessaire de déménager dans une grotte et devenir ermite pour en retirer les bénéfices. Même si en ce moment on a tous l'impression d'être dans notre grotte-maison. Apprendre à aimer être seule est un acte d'estime de soi. Si vous avez besoin d'un coup de main là dessus, je vous invite à lire cet article sur les Les 5 chemin pour mieux t’aimer.
Un antidote
Saviez-vous que sentir un soutien de groupe et que d'avoir des rapports sociaux positifs sont des anti-dépresseurs naturels? Nous sommes fait pour socialiser, interagir et collaborer. La survie de notre espèces est basée là dessus. Et spécialement les femmes qui ont été programmées pendant des millénaires pour se rassembler et coopérer pendant que leurs hommes chasseurs étaient absents. Nous avons besoin de relations soutenantes et positives c'est indéniable. Mais ça commence par une relation engagée face à soi-même, avec la femme en vous et accepter de vous donner les moyens pour le faire.
L'un est un levier pour l'autre
En fait, vous serez probablement d'accord avec moi quand je vous dis que j'ai trouvé que plus nous faisons la paix avec avec nous-même, à vivre nos moments de solitude et à nous accueillir dans toute notre histoire, plus nous avons du plaisir à nous retrouver en social et nous entourer des bonnes personnes pour nous. Et quelle fête ce sera de se retrouver les unes les autres. Nous prenions pour acquis beaucoup de choses fondamentales. Et quelle valeur a une simple accolade maintenant aux yeux de tellement de gens!
Jamais les réseaux sociaux n'auront été aussi pertinents et utiles mais aussi anxiogènes par moment n'est-ce pas? Mais ils constituent une façon hors du commun de nous relier. Pourquoi ne pas vous donner une forme de structure de vie relationnelle durant cette situation. Sentez-vous à l’aise de vous connecter à au groupe sur Facebook pour l’essayer ou bien participer à mon prochain programme ou atelier.
Je vous souhaite un suite évolutive à apprivoiser votre solitude et soigner votre isolement en équilibre et en douceur pour vous même.
À tout bientôt!
Maïka